Partager

2 min
2 min

Revalorisation en vue des rémunérations des cadres supérieurs de l’État

L’exécutif vient d’engager des travaux en vue d’une harmonisation des rémunérations et du régime indemnitaire entre les ministères. Un régime indemnitaire “commun” est ainsi prévu dès 2022 pour le nouveau corps des administrateurs de l’État, incluant donc les actuels administrateurs civils.

Emmanuel Macron avait mis les pieds dans le plat le 8 avril dernier : “Nous devons assumer un débat démocratique et responsable” pour aboutir à une “véritable harmonisation et transparence en termes de rémunération” des hauts fonctionnaires. Le Premier ministre, Jean Castex, lui avait emboité le pas le 15 mai en promettant une “harmonisation des rémunérations et du régime indemnitaire entre les ministères” dans le cadre de la création du nouveau corps des administrateurs de l’État. Après la publication, le 3 juin, de l’ordonnance de réforme de la haute fonction publique, les travaux sur la revalorisation des rémunérations des cadres supérieurs de l’État sont désormais engagés. 

Comme l’indique le ministère de la Transformation et de la Fonction publiques, sa direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) et la direction du budget (DB) de Bercy sont en effet en train de plancher sur le sujet. “On regarde ce qui peut être fait métier par métier, indique l’entourage de la ministre, Amélie de Montchalin. C’est dans la droite ligne de la philosophie de notre réforme, qui vise à rendre les carrières plus attractives”. 

“Mais ce chantier des rémunérations ne vise en aucun cas à faire passer la pilule aux hauts fonctionnaires”, tient-on aussi à souligner à l’heure où la réforme continue de susciter un certain nombre d’inquiétudes. 

Régime indemnitaire commun 

Le ministère ne confirme pas pour autant les chiffres donnés par Le Monde, à savoir une enveloppe de 6 à 8 millions d’euros pour cette revalorisation. S’il ne donne d’ailleurs aucuns chiffres ou données, il indique toutefois que le chantier portera dans un premier temps sur le volet indemnitaire entre les ministères. “C’est le volet qui peut produire les changements les plus forts”, explique l’entourage d’Amélie de Montchalin. 

Directement visés, les quelque 1 600 administrateurs civils qui intégreront dès le 1er janvier 2022 le tout nouveau corps des administrateurs de l’État. Ceux-ci devraient être les premiers à bénéficier des revalorisations prévues par le gouvernement grâce, notamment, à la création d’un “régime indemnitaire commun” pour le nouveau corps. Une manière de remédier aux très fortes différences actuelles de régimes indemnitaires entre les administrateurs civils (jusqu’à 20 % selon les ministères). 

Chantier ultrasensible à l’approche des élections

Même si le chantier des rémunérations des hauts fonctionnaires est engagé, plusieurs problématiques de taille demeurent : quid des “autres” hauts fonctionnaires que les administrateurs civils ? Qu’en sera-t-il par exemple, à partir de 2023, quand le corps des administrateurs de l’État regroupera tous les autres corps aujourd’hui pourvus par l’ENA (inspections…) ? Quid du volet indiciaire ? Qu’est-il prévu pour réduire les différentiels de rémunération avec le privé ? Ces sujets sont à l’étude, se contente-t-on de répondre au ministère. 

Quoi qu’il en soit, le chantier des rémunérations des hauts fonctionnaires s’annonce ultrasensible pour l’exécutif. Surtout en prévision des échéances électorales de 2022. “C’est un point très délicat sur le plan social, affirme un observateur averti. Quand on parle des rémunérations des cadres supérieurs d’État, cela ne provoque pas la joie dans les chaumières, au contraire, et ce quand bien même ces rémunérations ne sont pas aussi hautes que dans d’autres organisations que celles du secteur public.” Lourde tâche en perspective, donc, pour l’équipe Macron pour justifier sa politique de revalorisation des rémunérations des hauts fonctionnaires.

Partager cet article

Club des acteurs publics

Votre navigateur est désuet!

Mettez à jour votre navigateur pour afficher correctement ce site Web. Mettre à jour maintenant

×