Numérique : l’Éducation nationale lance les travaux de réflexion sur l’après-crise

Le ministère de l’Éducation nationale a donné cette semaine le coup d’envoi des premiers travaux de réflexion sur les conséquences de la crise sanitaire sur l’enseignement. Les résultats de ces recherches ne seront livrés que dans deux ans. Des états généraux du numérique se tiendront néanmoins dès la rentrée prochaine, afin de collecter les premiers retours d’expérience. 

De premiers travaux de réflexion pour l’après-crise dans l’éducation nationale. La direction du numérique pour l’éducation (DNE) a lancé, mardi 26 mai, un appel à manifestations d’intérêt auprès de chercheurs pour tirer les premières leçons de la crise sanitaire qui a contraint l’école à passer à l’enseignements 100 % à distance, avec un succès pour le moins mitigé.

De nouveaux groupes thématiques de recherche ont été créés afin de réfléchir aux conséquences de ce que le ministère nomme une “phase de numérique distanciel subit et subi, contraint et massif” et pour poser les fondations d’une école adaptée “aux nouveaux défis sanitaires, environnementaux, sociaux et économiques”. Chaque projet sélectionné dans le cadre de ces groupes thématiques, qui conduiront leurs travaux jusqu’en 2022, percevra une allocation de 50 000 euros.

Ces groupes devront notamment dresser un état des lieux de la recherche sur leur thématique, s’appuyer sur cette recherche et la croiser avec les retours d’expérience des enseignants, “dans leurs acquis comme dans les difficultés rencontrées”, précise l’appel à manifestations d’intérêt, et en dégager des orientations stratégiques et des leviers d’action pour appuyer les académies en matière de numérique éducatif à l’avenir. Il leur est demandé de privilégier la “recherche-action” et la “recherche participative”, afin d’associer le maximum d’acteurs du système éducatif à leurs travaux : enseignants, corps d’inspection, élèves, parents d’élèves ainsi que les collectivités territoriales. 

4 thématiques générales

La sous-direction “Transformation numérique” de la DNE, qui pilote ce chantier, a identifié 4 grandes thématiques de réflexion : “Numérique, éducation et innovation”, pour imaginer de nouvelles pratiques pédagogiques ; “Appropriation et organisation du numérique éducatif”, pour penser ses dimensions sociales et territoriales ; “Humanités numériques, science et éducation ouverte”, pour imaginer une autre production et un partage des savoirs ; “Intelligence artificielle et éducation”, afin de poser les principes de son utilisation en tant qu’aide à la décision. 

Au sein de ces grandes thématiques, les candidats pourront se concentrer sur des sujets plus précis : évolution des pratiques pédagogiques, hybridation entre enseignement à distance et en présentiel, ou encore l’éducation face aux défis environnementaux et sanitaires pour le premier groupe par exemple.

États généraux du numérique à la rentrée

Ce n’est toutefois pas avant 2022 que les projets retenus seront amenés à rendre les conclusions de leurs travaux. En attendant, de premiers retours d’expérience de la crise seront exposés lors des États généraux du numérique, organisés à la rentrée prochaine. Le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, avait annoncé le 5 avril dernier la tenue de ces rencontres, face aux nombreuses difficultés rencontrées par les élèves et enseignants à maintenir une relation pédagogique pendant le confinement, par manque de formation, d’outils fiables et d’accès à Internet notamment.

Les discussions de ces états généraux, comme le précise un appel à contributions lancé jeudi, seront orientées sur les inégalités d’accès à l’éducation, les pratiques pédagogiques, la collaboration entre agents, la souveraineté du numérique éducatif, et la révision de la gouvernance.

Émile Marzolf

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