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Pôle emploi pousse à l’expérimentation pour optimiser le télétravail

Afin de capitaliser sur les bienfaits apportés par la crise sanitaire en matière de qualité de vie au travail, et notamment au niveau du télétravail, l’établissement public chargé de l’emploi mise, pour ses équipes, sur l’expérimentation, dans un objectif d’amélioration continue.

Pôle emploi n’a pas attendu la crise pour considérer la question du télétravail comme centrale. “Au moment de la signature du premier accord en 2017, il y avait environ 10 % de télétravailleurs”, se souvient Denis Cavillon, directeur général adjoint en charge des relations sociales et de la QVT chez Pôle emploi. Un taux qui a grimpé à 30 % en 2018, mais n’a pas continué à progresser dans de grandes proportions. “La pandémie a fait apparaître le fait que, finalement, le télétravail pouvait être une modalité de travail adaptée à la plupart de nos missions”, précise Denis Cavillon.

Ainsi, un premier accord spécifique a été conclu en juillet 2021 pour une entrée en vigueur en janvier 2022. En ce début d’année, Pôle emploi comptait 78 % de télétravailleurs, dont 84 % travaillaient à distance au minimum un jour par semaine. Ce nouvel accord prend en compte plusieurs facteurs et marque une différenciation en fonction de l’activité des agents sur la quotité du temps de travail potentiel. Ainsi, concernant les fonctions support-production, 3 jours de télétravail sont possibles, 2 jours dans les services et l’accueil, tandis que pour les managers, un forfait annuel a été mis en place. 

Dans ce contexte, “l’accord signé avec les organisations syndicales nous a permis d’autoriser les régions et les établissements à mener des expérimentations et à trouver de nouvelles pistes en matière de télétravail autour de la saisonnalité, par exemple, ajoute Denis Cavillon. Ainsi, 80 expérimentations sont menées et pourront éventuellement permettre de faire évoluer l’accord”. 

Imaginer un modèle différent 

Ces expérimentations ont été construites directement par les collectifs de travail, sous l’égide des managers, qui ont eu l’occasion de proposer à leur direction d’établissement un modèle différent autour du télétravail à condition de respecter les cadres légal et conventionnel. “L’intention était de donner tout loisir d’imaginer un modèle différent autour du télétravail”, traduit Denis Cavillon. 

Parmi les expérimentations en cours, on peut notamment citer la modulation du nombre de jours en télétravail en fonction de la saisonnalité. Durant la saison hivernale, dans certaines régions où il y a d’importants problèmes de transport en raison des chutes de neige, le télétravail sera privilégié jusqu’à 4 jours par semaine.

Mais aussi la mise en place d’un forfait annuel de jours de télétravail pour les conseillers et les membres de l’équipe de direction, en fonction des nécessités de service et du temps de travail (fourchette de 45 jours pour un agent à temps partiel à 80 jours volants par an pour un temps plein). Une autre formule est également expérimentée : 1 à 2 jours fixes de télétravail en fonction de la quotité de temps de travail plus un forfait annuel de 25 jours mobiles de télétravail pour un agent à temps plein (proratisé pour un temps partiel), avec une présence physique requise pour les réunions d’équipe.

Mobilité durable et “aidants”

En parallèle, l’accord QVT signé chez Pôle emploi en 2017 a été mis à jour en mars dernier avec l’ambition de “renforcer les acquis”. Droit à la déconnexion, prévention des risques psychosociaux, il comprend tous les chapitres habituels avec un accent mis sur la mobilité durable et l’instauration d’un forfait dédié. “Nous avons aussi travaillé de manière prioritaire sur les aidants et une réflexion sera menée sur un système de banque de dons de jours, précise Denis Cavillon. Nous estimons que 15 % de nos collaborateurs sont dans une situation d’aidant. Dès à présent, dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord, ils peuvent bénéficier d’aménagements d’horaires, mais aussi d’un accompagnement renforcé sur le plan administratif.”

La mise à jour de l’accord QVT comprend également un axe fort sur les personnes en situation de handicap, qui vise à travailler notamment sur le maintien dans l’emploi et l’aménagement du poste de travail. Et la direction de Pôle emploi d’insister sur la nécessité de l’analyse d’impact de tels accords, afin d’en mesurer l’efficacité. “Nous nous posons régulièrement la même question, détaille Denis Cavillon. Quel est l’impact QVT d’un projet sur nos équipes ?”

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