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“Le programme Talentueuses entend aller plus loin dans la féminisation de la haute fonction publique”

Aider les femmes de la haute fonction publique pouvant prétendre à des fonctions d’encadrement supérieur. Tel est l’objectif des “Talentueuses”. Un programme de coaching s'appuyant sur l'accompagnement. Le point avec Aurélie Pentel, directrice de projet et coach interne au sein de la direction interministérielle de la transformation publique (DITP), et Julia Pernet, cheffe de projet au sein du service accélération de cette même direction.

Pouvez-vous revenir sur la genèse du projet ?
Aurélie Pentel : Le projet est né, avant tout, d’une volonté politique forte de ce gouvernement sous l’impulsion de la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin qui a fait de la féminisation de la haute fonction publique un axe majeur de se feuille de route. L’objectif est d’aller encore plus loin alors même que l’État n’a pas à rougir en la matière. En 2020, pour la première fois, la France a atteint le taux historique de 42 % de femmes primo-nommées à des postes de cadres dirigeants au sein des administrations de l’État. L’ambition, de la Direction interministériel de l’encadrement supérieur de l’Etat qui porte le programme Talentueuses avec l’appui de la DITP pour cette première édition, est d’accélérer cette dynamique. 

Sur quel principe le programme “Les Talentueuses” repose-t-il ? 
A. P. : D’abord, que les participantes osent se projeter dans des emplois de direction et mobilisent leurs ressources pour y parvenir. Trop de femmes fonctionnaires se limitent encore dans leur carrière,  notamment pour mieux concilier vie privée et vie professionnelle. Dans les échanges que nous avons, nous remarquons également que certaines d’entre elles craignent qu’on attende d’elles, à des fonctions d’encadrement supérieur, une forme de management qu’elles n’osent pas incarner. Le programme des Talentueuses entend aider les participantes à briser le plafond de verre en les aidant à lutter contre leurs idées reçues et leur autocensure parfois profondément ancrée, et ainsi leur permettre de se projeter sur des fonctions auxquelles elles aspirent. 

Comment cet accompagnement prend-il forme concrètement ? 
A. P.: Le programme comprend une forte dimension collective et une dimension plus individualisée : du coaching collectif au cours de huit journées de séminaire et, en parallèle, des séances de coaching individuel et d’échange de pratiques entre pairs, avec également la présence de rôles modèle à la fin du parcours par du mentorat. Nous souhaitons les aider à préciser leur projet, le mettre en œuvre, oser s’appuyer sur leur réseau et se positionner pour se rapprocher du poste désiré. Dans ce contexte, nous nous sommes beaucoup appuyés sur la puissance du groupe et la collégialité. Très vite, les Talentueuses ont mis en avant le fait que ce programme réservé aux femmes permettait une certaine sororité qui leur est d’autant plus bénéfique qu’il constitue ainsi un réseau interministériel et même inter-fonctions publiques propice à une plus grande mobilité. 
 

Quel bilan tirez-vous de cette première édition ? 
A. P. : Très positif. Nous avons créé un espace d’échanges qui a permis aux participantes de confronter les points de vue, de s’appuyer sur les autres pour s’autoriser certaines introspections et prises de conscience. Ce programme s’est aussi largement appuyé sur des ressources internes à l’administration, en premier lieu les coachs et animateurs de co-développement internes qui ont accompagné les Talentueuses. Enfin, cette première promotion a d’ores et déjà créé son propre réseau qui a vocation à grandir au fur et à mesure des éditions suivantes.. 

Sur quels principes pédagogiques les sessions de formation reposaient-elles ? 
Julia Pernet : Nous avons proposé un programme qui reposait sur 4 grands objectifs pédagogiques : mieux se connaître, s’inspirer et s’autoriser, s’apprécier, se projeter. Pour ce faire, le programme s’est appuyé sur différents outils : des sessions collectives avec notamment des méthodes de créativité et de questionnement mutuel, un accompagnement personnalisé et individualisé pour chacune des participantes, des groupes de co-développement pour favoriser les échanges entre pairs, et un dispositif de mentorat qui sera bientôt lancé. Pour la première édition, nous avons reçu 374 candidatures. Les 50 Talentueuses retenues travaillent déjà dans la haute fonction publique et peuvent prétendre à des postes d’encadrement supérieur. 

Travaillez-vous déjà sur la deuxième édition ? 
J. P. : Ce programme a été "incubé" par la DITP jusqu’en janvier dernier mais il est à présent sous la responsabilité de la Délégation interministérielle à l'encadrement supérieur de l'État (DIESE) qui va lancer un questionnaire d’évaluation à chaud auprès des 50 Talentueuses pour évaluer l’appréciation globale du programme et de ses différents temps. La DIESE avec l’appui de l’Institut national du service public (INSP) préparent ainsi activement la prochaine édition. Le projet d’évaluation de l’impact du programme a également été retenu dans le cadre du  fonds pour l’égalité professionnelle (FEP), piloté par la direction générale de l’administration de la fonction publique (DGAFP), témoin de l’intérêt que suscite l'initiative. Un travail d’évaluation approfondie va ainsi être mené avec des chercheurs. L’objectif est d'en faire un programme pérenne pour construire un véritable vivier interministériel de talents. 

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Club des acteurs publics

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