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Le Conseil d’État fait évoluer sa jurisprudence sur le licenciement des contractuels

La méconnaissance des délais de préavis “n’est pas de nature à entraîner l’annulation totale” de la décision de licenciement d’un contractuel, indique le Conseil d’État dans un avis daté du 4 février. Il revient ainsi sur sa jurisprudence précédente, jugée ambiguë.

Quelles sont les conséquences en cas de méconnaissance des délais de préavis lors du licenciement d’un contractuel ? Cela n’entraîne pas l’annulation totale du licenciement, indique le Conseil d’État dans un avis daté du 4 février dernier, rendu à la demande de la cour administrative d’appel de Nantes à propos du licenciement d’un contractuel de la fonction publique territoriale pour insuffisance professionnelle. 

La cour avait en effet saisi le Palais-Royal pour savoir si la méconnaissance de ces délais entraînait l’annulation totale de la décision de licenciement, ainsi que le Palais-Royal l’avait jugé dans une décision de mai 2007. Une position jugée ambiguë par les professionnels du droit de la fonction publique, qui considéraient qu’une telle annulation amputerait l’employeur public de toute marge de manœuvre. Celui-ci serait dès lors obligé de reclasser l’agent à la suite de l’annulation de son licenciement.

Droit à une indemnité 

Le Conseil d’État revient donc aujourd’hui sur sa jurisprudence en précisant les dispositions réglementaires applicables en matière de licenciement d’un agent non titulaire recruté en CDD ou en CDI. Celui-ci, en effet, “ne peut être légalement licencié avant le terme de son contrat qu’après un préavis, sauf si le licenciement est prononcé pour des motifs disciplinaires ou au cours ou à l’expiration d’une période d’essai”. 

Mais, explique le Conseil d’État, “la méconnaissance de ce délai n’est pas de nature à entraîner l’annulation totale de la décision de licenciement”. Elle “la rend seulement illégale en tant qu’elle prend effet avant l’expiration du délai de préavis applicable”, poursuit le Palais-Royal. Le licenciement ne sera dès lors acté qu’à la fin du délai de préavis prévu par les textes. L’occasion aussi pour le Conseil d’État de rappeler que l’agent public licencié a doit à une indemnité “correspondant au préjudice” résultant du caractère prématuré de son licenciement. 

Des durées de préavis qui varient selon l’ancienneté 
Un contractuel a droit à huit jours de préavis si son ancienneté est inférieure à six mois. Cette durée est d’un mois pour les agents ayant entre six mois et deux ans d’ancienneté et de deux mois pour ceux qui ont deux ans au moins d’ancienneté. Le point de départ de ce préavis est fixé par la date de présentation de la lettre recommandée notifiant le licenciement ou encore par la date de remise en mains propres de la lettre de licenciement.

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