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La crise pèse sur le moral des cadres de la fonction publique

“En un an, le fossé entre la perception qu’ont les fonctionnaires de leur propre action et le manque de reconnaissance qu’ils ressentent s’est creusé”, souligne une enquête réalisée par la banque Casden et l’institut BVA. Les fonctionnaires se sentent notamment moins soutenus par leur hiérarchie.

Dans quel état d’esprit les fonctionnaires se trouvent-ils un an après le début de la crise ? Voilà la problématique sur laquelle s’est penchée une enquête réalisée par l’Institut BVA pour le compte de la banque Casden et dont les résultats ont été publiés ce mercredi 23 juin à l’occasion de la journée internationale de la fonction publique [cliquez ici pour consulter cette enquête].

Bilan : “la durée de la crise pèse” sur le moral des fonctionnaires, explique la banque, qui avait déjà réalisé une telle enquête au printemps 2020 [cliquez ici pour consulter notre article sur le sujet]. La crise, ainsi, est “moins bien vécue” par les fonctionnaires, 68 % des sondés indiquant bien vivre la situation aujourd’hui contre 73 % l’année dernière. 

La situation est surtout plus mal vécue au sein de la catégorie A (58 % d’opinions positives, - 13 points) et au sein de la fonction publique hospitalière (51 % d’opinions positives, - 16 points). 

Manque de reconnaissance 

Par ailleurs, souligne l’enquête, “le fossé entre la perception qu’ont les fonctionnaires de leur propre action et le manque de reconnaissance qu’ils ressentent s’est creusé” en un an. Si les fonctionnaires se sentent plus “utiles” (une opinion exprimée par 83 % des sondés, en hausse de 11 points par rapport à 2020) et “fiers” de leurs missions (79 %, + 6 points), ils se sentent en effet aussi moins “valorisés” (28 % le pensent, - 3 points) et moins “reconnus” par la société (34 %, - 3 points). 

Ce manque de valorisation est à mettre en lien notamment avec le sentiment qu’ont ou n’ont pas les fonctionnaires d’être soutenus par leur hiérarchie. Un an après le début de la crise sanitaire en effet, 54 % des sondés se sentent soutenus par leur hiérarchie, contre 64 % au printemps 2020. Le sentiment d’un soutien de la part de l’État et du gouvernement est, lui aussi, en baisse (25%, - 4 points). En revanche, le sentiment exprimé par les fonctionnaires d’être soutenus par leurs collègues est “toujours majoritaire” (85 %, + 2 points). 

Davantage de problèmes de santé 

Les fonctionnaires vivent d’autant plus mal la crise que les “difficultés” qu’ils rencontrent “ont augmenté”, ajoute l’enquête. La proportion de sondés déclarant des problèmes de santé (fatigue, stress, maladie, lassitude…) est ainsi en hausse de 15 points (63 %). 

À noter par ailleurs une augmentation du nombre de fonctionnaires qui se sentent isolés (51 %, + 4 points) ou disposant d’un manque d’information (67 %, + 4 points) ; 46 % des fonctionnaires sondés évoquent aussi des difficultés pour gérer leur vie privée et professionnelle (+ 2 points par rapport à 2020). 

Lorsqu’ils pensent à l’avenir d’une manière globale, les fonctionnaires sont partagés et leurs niveaux d’optimisme et de pessimisme sont comparables à ceux de l’an passé, relève l’étude. Près des trois quarts des agents sont pessimistes concernant l’évolution du fonctionnement de la fonction publique (74 %) et de l’image des fonctionnaires auprès des Français (72 %), est-il ainsi noté. “Les enseignants et les agents de la catégorie A sont systématiquement les plus pessimistes”, pointe l’étude.

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