Les finances locales ont absorbé le choc de la crise du Covid-19 malgré ses très lourds impacts. C'est ce qui ressort du dernier rapport de l'Observatoire des finances publiques et de la gestion publique locales (OFGPL), dévoilé mardi 21 juin.
“Après une année 2020 placée sous l'influence des contraintes imposées par la crise, l'année 2021 marque un retour à des évolutions ou à des niveaux plus conformes aux observations antérieures”, explique l'Observatoire dans son rapport, auquel est jointe une note spécifiquement consacrée aux impacts de la crise sur les finances locales. La plupart des agrégats financiers sont “de nouveau en croissance”, relève-t-il, sur la base de l'exploitation des comptes de gestion provisoires des collectivités locales.
Avant mesures d’aide gouvernementales, l'impact net total de la crise est ainsi passé de 4,86 milliards d'euros en 2020 à 2,2 milliards en 2021 pour les collectivités, soit un cumul de 7,06 milliards d'euros sur deux ans. “Ce coût représenterait en 2020 l'équivalent de 11 % de l'épargne brute d'avant crise et 20 % de l'épargne nette, précise l’Observatoire. Ces coûts passent à 5 et 9 % en 2021.”
Une belle croissance menacée par une conjoncture assombrie
Mais ces coûts très élevés ont été “amortis dans les comptes des collectivités pris dans leur ensemble”, souligne l'Observatoire, en citant des efforts de gestion de la part des collectivités et des progressions de recettes. Les agrégats financiers pour l'année 2021 affichent ainsi une progression des recettes de fonctionnement (+ 5 %) et une hausse de l'investissement public local (+ 5,3 %). L'autofinancement dégagé par les collectivités sur leurs sections de fonctionnement “retrouve des couleurs” par ailleurs, avec une hausse de 20 % de l'épargne brute en 2021 (+ 37 % pour l'épargne nette). Une croissance qui concerne toutes les catégories de collectivités.
Cette amélioration de la situation risque néanmoins d'être passagère. Lors de la présentation du rapport, le président de l'Observatoire, André Laignel, a en effet mis en avant la “fragilité” de la situation et présagé “beaucoup de nuages” pour l'avenir. “Les enjeux à venir sont d'une ampleur magistrale”, a-t-il ajouté, en citant l'inflation galopante, la remontée des taux d'intérêts, les “besoins massifs d'investissement pour faire face aux enjeux environnementaux” ou encore la revalorisation attendue du point d'indice des agents de la fonction publique. Un dégel qui aura lui aussi de lourdes conséquences sur les finances locales.
