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Des pistes pour améliorer le recours par l’État aux cabinets privés

Alors que la crise sanitaire a drainé son lot de critiques à l’égard du recours à l’expertise externe par les administrations, le Cercle de la réforme de l’État publie une note, ce lundi 21 juin, pour “éclairer le débat” et proposer des pistes d’amélioration en la matière.

Le procedé n’a rien de nouveau mais il a été (re)mis sur le devant de la scène par la crise sanitaire. Les critiques à l’égard du recours à l’expertise externe par les administrations sont-elles pour autant fondées ? Pour “éclairer le débat”, le Cercle de la réforme de l’État vient de publier une note où il revient sur les “bonnes” et “moins bonnes” raisons qui motivent ce recours. Surtout, ce think tank composé de hauts fonctionnaires et d’universitaires avance une série de “conditions de succès” pour qu’une “véritable fertilisation croisée entre apports externe et interne puisse se développer” de manière à ce que les organisations concernées “en tirent le meilleur parti”, “sans donner matière à contestation”.

“Le débat actuel, quand il remet en cause par principe la légitimité de l’expertise interne dans le secteur public et assimile l’externalisation à une faiblesse présentant un risque majeur, semble reposer en partie sur des présupposés selon lesquels l’administration devrait être capable d’être multicompétente et couvrir tous les domaines d’expertise”, explique le Cercle de la réforme l’État dans sa note [cliquez ici pour la consulter]. 

Une prestation qui “ne s’achète pas comme une commodité”

Le think tank ne nie donc pas que le recours à l’expertise externe puisse être “nécessaire” et “utile” pour “accompagner” les évolutions du secteur public. Mais il n’en demeure pas moins, selon les auteurs de la note, qu’une prestation intellectuelle, quelle qu’elle soit, “ne s’achète pas comme une commodité”. 

Dès lors, le processus d’achat et de pilotage de prestations externes “requiert une forte implication du commanditaire et une maîtrise d’ouvrage de la prestation forte et structurée”, affirment les hauts fonctionnaires en appelant à une “professionnalisation” de la gestion de la relation entre l’administration et ses fournisseurs et à un “renforcement” du poids de la fonction de maîtrise d’ouvrage. Une manière d’éviter des défaillances de la part de l’administration et donc les potentielles critiques à son égard.

Renforcer la fonction de conseil interne 

Aussi, le Cercle avance-t-il 10 “prérequis” et “facteurs clés” du “succès” du recours à l’expertise externe. En ce sens, le think tank pousse notamment les administrations à mieux “définir” leurs attentes et à mieux “qualifier” leurs besoins en expertise. Ce qui, selon lui, nécessite avant tout de “bien connaître son marché” et l’écosystème des prestataires externes.

Dans une logique de professionnalisation, le Cercle appelle également les administrations à “être en mesure de s’organiser en interne” pour piloter les prestations et “en tirer les bénéfices attendus”. Un pilotage“étroit” qui nécessite, sans surprise, des ressources humaines “en quantité et qualité”.

Au-delà, le think tank en profite pour recommander un renforcement de la fonction de conseil interne au sein des administrations, ce par la création de cellules ad hoc. Ce serait ainsi, selon le Cercle, le moyen de se distinguer des approches actuelles des inspections générales ou des corps de contrôle qui, selon lui, “n’ont pas voulu ou pas réussi à évoluer vers ce rôle de conseil et regard neutre”. Dans le cas où cette fonction de conseil serait renforcée en interne, le recours à du conseil externe par les administrations “serait à privilégier lorsqu’il s’agit de résoudre un problème bien identifié”, explique le think tank. En revanche, poursuit-il, les sujets “plus stratégiques” ou à “forts enjeux législatifs ou réglementaires” devraient être confiés, eux, aux équipes internes ou à des équipes mixtes”. 

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