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Comment les DRH du public et du privé vont travailler ensemble

La direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) et l’Association nationale des directeurs de ressources humaines (ANDRH) ont signé une convention de partenariat de deux ans renouvelables. Une grande première avec l’objectif affiché de mutualiser les bonnes pratiques.

La direction générale de l’administration et de la fonction publique (DGAFP) et l’Association nationale des directeurs de ressources humaines (ANDRH) n’en sont pas à leur première collaboration. “Nous comptons 20 % de membres issus du secteur public dans nos rangs”, rappelle Christine Caldeira, secrétaire générale de l’ANDRH. L’association compte au total 5 000 membres et 70 groupes locaux.

Pour autant, le partenariat signé le 9 mars dernier entend aller encore plus loin dans le partage de bonnes pratiques et la mise en commun de travaux, notamment en matière de qualité de vie au travail (QVT). “Ce partenariat est le fruit d’échanges avec la ministre de la Transformation et de la Fonction publiques, Amélie de Montchalin, de Nathalie Colin (directrice générale de la DGAFP) et ses équipes. Il s’agit d’une première”, souligne Christine Caldeira.

Dans les grandes lignes, cette coopération vise à la fois à favoriser le partage d’informations et de bonnes pratiques entre acteurs de la gestion des ressources humaines publiques et privées, à mener des actions pour valoriser la filière RH et à participer réciproquement aux travaux menés par chaque partie en matière de prospective et d’évaluation des politiques de gestion des ressources humaines.

L’accord est également une opportunité de travailler sur des problématiques communes. “Il s’inscrit dans la volonté de l’ANDRH de contribuer et d’aider sur les réflexions de la transformation de la fonction publique qui finalement travaille sur les mêmes problématiques que nos entreprises, analyse Christine Caldeira. L’employabilité, l’attractivité, les seniors, la quête de sens, nos questions sont les mêmes.” Et lorsque l’on évoque un éventuel décalage entre les deux univers, la réaction de la secrétaire générale de l’ANDRH ne se fait pas attendre. “Justement, il ne faut pas qu’il y ait de décalage car nous avons affaire aux mêmes Français dans nos entreprises et dans la fonction publique, explique-t-elle. Prenons la quête de sens au travail, par exemple, le phénomène concerne tous les Français y compris les salariés de la fonction publique.”

Les deux parties entendent se nourrir l’une et l’autre, tandis que sur certains aspects RH, le secteur public est reconnu comme exemplaire. “Il détient un savoir-faire inspirant en matière de gestion de carrière et de reconversion, notamment. Il s’agit d’une belle école pour certains sujets RH”, souligne Christine Caldeira.

Suivant la tendance, les sujets de qualité de vie au travail (QVT) occuperont une place essentielle dans le cadre de ce partenariat. “Ils sont au cœur des réflexions, surtout actuellement, où l’hybridation est la nouvelle norme”, confirme Christine Caldeira. Responsabilité partagée, évolutions législatives, formation et accompagnement des collaborateurs tout au long de leur vie seront au centre des réflexions. 

Un travail sera également mené sur les ponts possibles entre les deux secteurs, notamment en matière de recrutement. “Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, les profils disponibles avec un background public ne sont pas assez connus, ni valorisés, assure Christine Caldeira. Ils ne sont pas inclus dans les réflexes des professionnels RH du secteur privé et il faut que cela change.” Et de citer en exemple les recrutements couronnés de succès d’anciens militaires qui ont intégré des entreprises publiques. “Dans le cadre de notre travail avec le ministère des Armées, j’ai eu l’occasion d’interroger nos membres qui avaient recruté d’anciens militaires, sur leur retour d’expérience. Et il s’est avéré que ces profils étaient des valeurs sûres en matière de soft skills et que les entreprises ont tout intérêt à se tourner vers eux dans le cadre de leurs processus de recrutement”, témoigne Christine Caldeira.

Ce partenariat a vocation à se développer à deux niveaux. Le niveau national, entre les représentants de la DGAFP et ceux des instances nationales de l’ANDRH, et le niveau régional, entre les représentants des préfets de région et ceux des groupes locaux de l’ANDRH. Au national, la participation des membres de l’ANDRH vise à alimenter les travaux du Conseil d’orientation des politiques de ressources humaines (CORH), qui sera bientôt réactivé par la DGAFP.

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Club des acteurs publics

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