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Alerte sur les finances publiques !

Le dérapage des déficits et de la dette impose la sortie du “quoi qu’il en coûte”, mais le gouvernement ne sait plus comment freiner le train de la dépense, lancé à toute vitesse.

L’équation budgétaire se complique pour le gouvernement alors que commence à se bâtir le projet de loi de finances pour 2023. Dans son audit sur les finances publiques, publié cette semaine, la Cour des comptes ne mâche pas ses mots, évoquant une “situation très dégradée” et appelant au sursaut. Son Premier président, Pierre Moscovici, s’était montré compréhensif vis-à-vis du “quoi qu’il en coûte” dicté par la crise sanitaire mais, désormais, avec des taux d’intérêt en hausse et une croissance fragilisée, nos déficits et notre dette, qui atteignaient déjà des niveaux alarmants avant la crise, menacent de nous exploser à la figure. 

La “cote d’alerte” est atteinte, pour reprendre les termes du ministre des Finances, Bruno Le Maire, et contrairement à une idée reçue, rappelle le Haut Conseil des finances publiques, la hausse de l’inflation augmente encore le poids de la dette publique. Le réveil s’annonce brutal concernant la charge de la dette : déjà 17,8 milliards d’euros de plus cette année par rapport à ce qui était prévu en loi de finances ! Une somme considérable qui pèse davantage que le budget de la sécurité par exemple (14,7 milliards dans le PLF 2022). Plus inquiétant, ce surcoût n’intègre pas encore les effets de la hausse des taux d’intérêt, mais seulement les titres indexés sur l’inflation…

Derrière le débat sur les niveaux de déficits et d’endettement, la question de la souveraineté n’est jamais loin.

Alors qu’il faudrait agir sans tarder pour reprendre le contrôle de la situation, le gouvernement ne sait plus comment faire pour refermer le robinet. Difficile aujourd’hui de redire que l’“argent magique” n’existe pas alors que les Français ont été convaincus du contraire depuis 2020… D’où le travail de pédagogie entamé prudemment par la Première ministre, Élisabeth Borne, lors son discours de politique générale pour préparer les esprits. Face à ce défi, le gouvernement, même s’il s’en défend, sera sans doute appelé à augmenter les impôts d’ici 2027 ou, au moins, à se pencher sur le maquis des nombreuses niches fiscales…

Mais déjà, l’exécutif va devoir ralentir le train de la dépense, lancé à toute vitesse, sans condamner les investissements d’avenir ni affaiblir les services publics. Pour agir, il peut utiliser le bon vieux rabot ou, plus intelligemment, évaluer et cibler certaines politiques publiques dont le rapport coût-efficacité peut être interrogé. La Cour des comptes en flèche quelques-unes, comme le logement, la santé, l’éducation.

Le mode d’action dépendra de l’urgence qui sera, tôt ou tard, dictée par la pression qu’exerceront sur la France nos partenaires européens les plus frugaux, les moins compréhensifs. Car derrière le débat sur les niveaux de déficits et d’endettement, la question de la souveraineté n’est jamais loin.

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